La construction du projet professionnel dans le CEJ se décline en grandes étapes, toujours personnalisées, mais suivant une logique qui s’est structurée avec l’expérience de terrain et les retours-jeunes :
- 1. Faire émerger : mieux se connaître, explorer ses possibles
- 2. Se confronter : tester les hypothèses, passer à l’action
- 3. Consolider : formaliser, affiner, préparer le passage à l’emploi ou la formation
Regardons comment cela se précise dans le déroulé du CEJ.
1 – Faire émerger : l’introspection active
À l’entrée du CEJ, beaucoup de jeunes n’ont pas de projet construit — c’est même la majorité. L’accompagnement démarre donc par l’exploration de :
- Le parcours personnel et scolaire : quelles compétences ont été acquises (même hors cadre scolaire), quelles sont les réussites oubliées ?
- Les envies, les centres d’intérêts : à travers des ateliers collectifs, des questionnaires d’auto-positionnement, des échanges individuels.
- Les freins, les leviers : mobilité, santé, confiance en soi, logement… parce qu’un projet tient aussi à l’équilibre de la vie quotidienne.
Des outils comme la fiche de positionnement CEJ ou différents tests d’orientation (par exemple ceux de l’ONISEP ou de Parcours Métiers) sont mobilisés à cette étape. Selon la DARES, 72% des jeunes en CEJ identifient au moins deux pistes professionnelles dans les deux premiers mois (DARES, 2023).
2 – Se confronter : le projet testé dans la vraie vie
Une fois des pistes définies, il s’agit de les tester par l’expérience. Contrairement à d’autres parcours, le CEJ en fait un axe clé :
- Stages immersifs courts (PMSMP, journées en entreprise, découverte des métiers via des immersions)
- Rencontres avec des professionnels (forums locaux, rencontres organisées par la Mission Locale, témoignages)
- Visites et ateliers métiers (organisés notamment avec des partenaires comme l’UIMM ou des CFA locaux)
Ces expériences « terrain » sont des accélérateurs : elles lèvent des doutes, confrontent aux réalités du métier, suscitent parfois de nouvelles envies. Les retours d’expérience sont systématiquement travaillés avec le conseiller référent pour affiner ou infléchir le projet.
3 – Consolider : formuler un projet réaliste et réalisable
La dernière étape consiste à transformer la piste validée en un véritable projet opérationnel. Plusieurs axes sont alors travaillés :
- L’information sur les débouchés et les recrutements, avec l’appui de sites comme Orientation pour tous, Pôle emploi ou le CARIF OREF Midi-Pyrénées.
- L’identification des formations nécessaires (alternance, remise à niveau, prépa-apprentissage…)
- L’adaptation du projet aux réalités locales : chaque territoire, chaque bassin d’emploi a ses spécificités (par exemple, métiers du transport et de la logistique très porteurs en Tarn-et-Garonne ; forte demande dans le médico-social à Tarbes…)
- L’élaboration du plan d’action : CV, candidatures, préparation à l’entretien, levée des derniers freins (accès à la mobilité, aides au permis…).
Selon les chiffres du ministère, à la sortie du CEJ (décembre 2023), 56 % des jeunes engagés ont construit un projet professionnel jugé « concret et réaliste » par leur référent (Ministère du Travail).