Comprendre le PACEA : un levier essentiel pour les jeunes

Le Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie (PACEA) est la formule d’accompagnement centralisée dans toutes les Missions Locales de France. Il s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans, sans condition de diplôme ou d’expérience, ayant besoin d’un soutien personnalisé pour avancer dans l’insertion professionnelle et sociale.

Adopté par près de 260 000 jeunes en 2022 (Union Nationale des Missions Locales), le PACEA occupe une place incontournable dans l’offre d’accompagnement jeunesse : il combine écoute individuelle, diagnostics partagés, étapes concrètes et accès à des aides ciblées. Mais pour beaucoup, ce que permet réellement le PACEA et comment s’articule le parcours demeure flou.

Cet article détaille, étape par étape, le quotidien d’un accompagnement en PACEA, en privilégiant les repères pratiques et les astuces pour tirer le meilleur parti du dispositif.


PACEA : de quoi s’agit-il concrètement ?

  • Public : jeunes de 16 à 25 ans révolus (ou jusqu’à 29 pour les situations spécifiques – réfugiés, travailleurs handicapés)
  • Gratuit et sans condition de ressources ni de diplôme
  • Un contrat d’engagement entre le jeune et la Mission Locale, renouvelable sur 24 mois maximum
  • Un accompagnement personnalisé, séquencé et évolutif
  • Éligible à des aides financières (notamment l’Aide à la Mobilité, le Fonds d’Aide aux Jeunes, etc.)

Face à la multiplicité des dispositifs existants, le PACEA sert à la fois de cadre et de “fil rouge” pour assembler les différentes étapes de construction du projet professionnel et de résolution des freins sociaux : orientation, formation, recherche d’emploi, logement, mobilité, santé, etc.

La force du PACEA repose sur l’adaptabilité : chaque accompagnement varie en fonction du profil, du rythme et des objectifs du jeune.


Première rencontre : l’accueil en Mission Locale et le diagnostic initial

L’entrée en PACEA commence toujours par un premier rendez-vous, souvent en Mission Locale. Ce temps d’échange pose les bases : c’est l’occasion de clarifier les besoins, de découvrir les attentes et de recenser les éventuelles difficultés (manque de qualifications, accès aux droits, besoin d’un logement, santé, etc.).

  • Écouter sans juger : l’accueil repose sur une posture bienveillante, essentielle pour établir la confiance.
  • Faire le point : le conseiller analyse la situation du jeune à 360°, prenant en compte ses expériences passées, ses freins (sociaux, scolaires, financiers), et ses envies.
  • Informer : le dispositif est présenté sans jargon, avec une insistance sur la liberté de rythme et l’engagement mutuel.

Cette étape donne lieu à un “premier diagnostic”, véritable photographie du départ. On discute, par exemple, de la situation familiale, du parcours scolaire, d’un éventuel handicap, de l’accès à la mobilité ou du budget.

Le jeune repart rarement sans solution immédiate : une orientation sur une action locale (atelier CV, information sur les démarches santé...), ou la remise de contacts utiles.


Signature du contrat : s’engager pour avancer

Pour enclencher le parcours PACEA, un contrat doit être signé. Ce document n’est pas un acte administratif figé : il fixe les engagements respectifs du jeune et du conseiller. Il prévoit la personnalisation de l’accompagnement, mentionne les premières étapes identifiées et précise les modalités de suivi.

  • Engagement du jeune : implication dans les démarches, assiduité aux rendez-vous, co-construction du parcours.
  • Engagement de la Mission Locale : suivi régulier, accès à des outils variés (ateliers, offres d'emploi, immersion), soutien à la résolution des difficultés.

Bon à savoir : le PACEA peut être suspendu ou adapté à la demande du jeune, il n’est jamais une contrainte indépassable.


L’accompagnement personnalisé : une dynamique en plusieurs phases

Le cœur du PACEA, c’est le cheminement entre plusieurs phases d’accompagnement, bâties sur l’écoute active et l’expérimentation :

  1. Phase d’accueil et d’évaluation : identification des besoins, évaluation des freins et points d’appui.
  2. Phase de définition du projet : exploration des pistes professionnelles, immersion en entreprise, rencontre avec des employeurs, ateliers d’orientation.
  3. Phase de mise en œuvre : inscription sur des offres d’emploi, accès à la formation, préparation aux entretiens, résolution des obstacles matériels (mobilité, logement, santé…)
  4. Phase de sécurisation : accompagnement dans les premiers temps de l’emploi ou de la formation, soutien en cas de rupture ou de difficulté.

Chaque passage de phase est décidé lors des entretiens réguliers, souvent mensuels, mais ajustés selon le besoin du jeune.

Dans la pratique, les parcours ne sont jamais linéaires : retour en arrière, pause puis rebond, ré-orientation : tout est possible. C’est pour cela que 80 % des parcours PACEA comportent au minimum une réadaptation ou un réajustement (source : UNML – chiffres 2022).


Les temps forts du suivi : réunions, ateliers, immersions et actions concrètes

Entre deux entretiens, l’accompagnement PACEA s’appuie sur des temps collectifs ou individuels, adaptés au profil et au projet :

  • Ateliers pratiques : rédaction de CV, simulations d’entretien, informations sur les droits, découverte des métiers (plus de 92 % des Missions Locales proposent au moins un atelier d’aide à la candidature chaque mois).
  • Immersions professionnelles : stages de découverte (PMSMP), jobs-dating, visites d’entreprises, etc.
  • Accès à la formation : orientation sur une Prépa-Apprentissage, Parcours Découverte, formations qualifiantes.
  • Soutien social et budgétaire : aide à la constitution de dossier d’aide, lien avec le service social, accompagnement santé, accès à la mobilité (aide au permis, aide au transport…)

Cette dynamique de « faire pour apprendre » marche : selon l’étude du CNML (Conseil National des Missions Locales, rapport 2021), 60 % des jeunes en PACEA mobilisent au moins une immersion ou un atelier collectif pendant leur parcours.


Le point sur les aides financières mobilisables avec le PACEA

Le PACEA donne aussi accès à des aides financières, sous conditions d’étude de situation et souvent d’assiduité dans le parcours :

  • Fonds d’Aide aux Jeunes (FAJ) : aide ponctuelle jusqu’à environ 330 € par an pour lever un frein urgent (transport, logement…)
  • Aide à la mobilité : participation au financement du permis ou du transport public
  • Aide à la formation ou équipement professionnel : soutien pour l'achat d’un ordinateur ou d’équipements nécessaires en stage ou emploi
  • PAEJ : aides spécifiques aux jeunes en situation d’urgence sociale

En 2022, près de 40 000 jeunes accompagnés en PACEA ont bénéficié d’au moins une aide financière (source : Inserjeunes Occitanie).

Bon à savoir : l’accès à ces soutiens n’est jamais automatique, chaque situation est étudiée avec le conseiller.


Trois exemples concrets de parcours PACEA

Chaque parcours est unique. Voici quelques cas concrets rencontrés dans des Missions Locales de la région :

  • Léa, 19 ans, sans diplômes : accompagnée 5 mois, entrée en PACEA pour construire son projet, a bénéficié d’une immersion découverte en crèche, puis a intégré une Prépa-Apprentissage petite enfance.
  • Samir, 22 ans, titulaire d’un BTS en recherche d’emploi : parcours sur 9 mois ; ateliers CV, aide à la mobilité (car Samir vivait à 20km du bassin d’emploi), simulations d’entretien, participation à un salon local de recrutement, aboutissant à une embauche en CDI.
  • Manon, 24 ans, en situation de handicap : accompagnement adapté avec liens réguliers avec la MDPH, trouver une formation qualifiante dans le secteur tertiaire, accès à une aide FAJ pour le transport.

Dans tous les cas, le conseiller reste un point d’appui constant, jusqu’à la stabilisation (emploi, formation longue…).


Quand et comment se termine le PACEA ?

La sortie du PACEA se décide toujours en concertation : quand l’objectif fixé est atteint, ou quand le jeune souhaite basculer sur un autre dispositif (Contrat d’Engagement Jeune, accompagnement renforcé, etc.).

Le conseiller réalise alors un “bilan de parcours”, récapitulant les étapes franchies et les compétences acquises, pour favoriser l’autonomie ultérieure du jeune. Ce temps de bilan n’est jamais anodin : il permet de valoriser chaque progrès, même partiel.

En chiffres : selon l’UNML, la durée moyenne d’un accompagnement PACEA est de 7 à 10 mois, avec près de 50 % des jeunes accédant à une solution positive (emploi, formation, insertion) à la sortie du dispositif.


Focus régional : spécificités en Midi-Pyrénées

Dans la région Midi-Pyrénées, le PACEA est particulièrement mobilisé en réponse à des contextes locaux : forts besoins de mobilité, poids des zones rurales, tension sur le logement jeunes.

  • 93 % des Missions Locales de la région proposent une aide mobilité spécifique, adaptée aux territoires peu ou pas desservis par les transports publics (source : Mission Locale Midi-Pyrénées).
  • Un travail accru sur l’accès au logement, avec des partenariats associatifs pour les jeunes en rupture familiale.
  • Une offre d’immersions très diversifiée : agriculture, industrie, métiers du soin et de l’aide à la personne, reflet du tissu économique local.

Pour les jeunes et accompagnants de Midi-Pyrénées, il existe donc une vraie plus-value à s’inscrire en PACEA localement, tant les partenariats et solutions sont ancrés dans le territoire.


Pour aller plus loin : points de vigilance et bonnes pratiques

  • Être acteur de son PACEA : plus l’accompagnement est co-construit, plus il est efficace. Oser signaler ses difficultés, demander des ajustements, ou solliciter un changement de conseiller si besoin.
  • Ne pas hésiter à activer la mobilité : la majorité des offres d’emploi ou de stage accessibles nécessitent une mobilité, même temporaire.
  • Penser au réseau : profiter des ateliers pour élargir ses contacts professionnels ou personnels.
  • Suivre ses démarches : tenir un « carnet de bord », noter ses progrès et ses blocages, facilite le dialogue avec le conseiller.
  • S'informer sur les autres dispositifs : en cas de difficultés persistantes, évoquer avec son conseiller l’opportunité de passer sur un Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) ou d’autres solutions ciblées.

Pour retrouver toutes les informations pratiques sur le PACEA et contacter sa Mission Locale, le site mission-locale.fr centralise annuaires et ressources officielles.


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