Le PACEA (Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie) est le dispositif d’accompagnement individualisé proposé notamment par les Missions Locales partout en France. Institué par la loi du 1er mars 2017, il vise à fournir aux jeunes un cadre, des ressources et un accompagnement adaptés pour avancer vers l’emploi, la formation ou l’autonomie. Pourtant, nombreux sont ceux qui se posent la question : quelles sont les conditions pour pouvoir en bénéficier ?

Dans la région Midi-Pyrénées, où près de 16% des moins de 25 ans sont sans emploi ni formation selon l’INSEE (données 2023), cette question revêt une véritable importance. Le PACEA constitue souvent le point de départ d’une dynamique nouvelle pour décrocher un contrat, bénéficier d’ateliers, ou accéder à des aides financières ponctuelles.

Le PACEA cible les jeunes, mais la notion de « jeune » est clairement cadrée :

• Avoir entre 16 et 25 ans révolus au moment de l’entrée dans le dispositif. L’accompagnement peut se poursuivre jusqu’à la veille du 26e anniversaire. Exception : jeunes en situation de handicap, pour lesquels la limite est repoussée à 30 ans (source : Ministère du Travail).
• Résider en France (quelle que soit la nationalité). La justification peut se faire via un justificatif de domicile ou une attestation d’hébergement.
• Pour les personnes de nationalité étrangère : disposer d’une autorisation de séjour en cours de validité permettant de travailler (carte de séjour, récépissé, etc.).

À noter : Il n’y a pas de condition de diplôme, de situation familiale, ou de revenus pour bénéficier du PACEA.

Le PACEA a été pensé pour les jeunes qui rencontrent des difficultés, grandes ou petites, dans leur insertion professionnelle ou sociale. Voici les cas les plus courants :

• Jeunes sans emploi à la recherche d’un travail, d’un stage, ou en réflexion sur leur orientation.
• Jeunes en recherche de formation, qu’il s’agisse d’une formation diplômante, qualifiante, ou pré-qualifiante.
• Jeunes en contrat court, intérim ou alternance qui souhaitent être accompagnés pour pérenniser leur situation ou préparer la suite.
• Personnes hors du système scolaire ou universitaire, souhaitant éviter le risque d’isolement ou de rupture.
• Jeunes rencontrant des difficultés d’ordre social : logement, santé, mobilité, accès aux droits, etc.

Le PACEA n’est pas réservé aux « cas graves » : il est ouvert dès que l’on souhaite avancer vers l’emploi ou l’autonomie, même avec peu de difficultés visibles.

Le processus pour bénéficier du PACEA se déroule en plusieurs temps, systématiquement encadrés par un conseiller de la Mission Locale.

1. Premier accueil et diagnostic :
   • Le jeune est reçu à la Mission Locale pour un entretien d’évaluation. Ce premier contact permet d’identifier ses besoins, son parcours, et de vérifier l’éligibilité.
   • Ce diagnostic initial peut durer de 1 à 2 rendez-vous, si besoin.
2. Formalisation du PACEA :
   • Si la situation entre dans le cadre du dispositif, un contrat PACEA est proposé. Ce document, réglementaire, précise les engagements de chacun : du jeune comme du conseiller.
   • Le contrat est signé conjointement, pouvant être renouvelé tant que les conditions d’âge et de résidence sont respectées.

Important : Le PACEA est un engagement volontaire. Aucun jeune n’y est inscrit d’office ; la motivation et l’adhésion du bénéficiaire sont essentielles à la réussite du parcours.

L’ouverture d’un PACEA ne donne pas automatiquement droit à une aide financière. Toutefois, c’est le seul cadre qui permet d’activer l’« Allocation PACEA » (jusqu’en 2024), c’est-à-dire une aide personnalisée, versée sous conditions spécifiques, adaptée au projet et aux difficultés rencontrées.

• L’allocation peut atteindre 497,50€ par mois (montant maximal actualisé au 1er janvier 2024, source : Service-Public.fr).
• Elle reste exceptionnelle et nécessite la validation du conseiller Mission Locale et du directeur de la structure. La demande est justifiée par des difficultés d’accès à l’autonomie (exemple : aide pour un permis, des déplacements professionnels, l’achat de matériel, etc.).
• Elle ne se cumule pas avec d’autres dispositifs d’indemnisation comme l’ARE de Pôle Emploi, la Garantie Jeunes (aujourd’hui intégrée au PACEA) ou une rémunération de stage relevant d’autres organismes.

En 2022, selon la DARES, seul environ 10 % des jeunes en PACEA ont bénéficié de cette allocation sur une année, la priorité étant l’accompagnement et non le financement direct.

Le PACEA est pensé comme le socle de l’accompagnement jeune en Mission Locale. Il intègre ou ouvre la porte à d’autres dispositifs spécifiques :

• CEJ (Contrat Engagement Jeune) : intégré dans le PACEA pour les jeunes qui en remplissent les critères (moins de 25 ans, sans activité, prêts à s’engager dans un parcours intensif). Depuis mars 2022, le CEJ est devenu la principale modalité d’accompagnement renforcé.
• Contrat d’Engagement Service Civique, EPIDE, accompagnement Garantie Jeunes (jusqu’en 2021) : l’entrée dans ces dispositifs nécessite de suspendre ou d’aménager le PACEA selon la situation, car ceux-ci sont jugés incompatibles s’ils doublonnent des aides financières.
• Pôle Emploi : le cumul d’un accompagnement Mission Locale et Pôle Emploi est possible, mais le jeune ne peut pas bénéficier de l’allocation jeune et de l’ARE en même temps.

Le PACEA n’est pas limité dans le temps par défaut. Il est renouvelable tant que les conditions d’âge sont respectées et que le jeune souhaite poursuivre son accompagnement. Quelques repères :

• La durée moyenne d’accompagnement est d’environ 12 mois, mais certains parcours se poursuivent sur 18 voire 24 mois.
• La personnalisation est la règle : l’accompagnement s’arrête dès que l’intégration durable (emploi, formation qualifiante, situation stable) est atteinte ou si le jeune le souhaite.
• Il est possible de sortir temporairement du dispositif puis d’y revenir, sous réserve de situations particulières (retour à l’emploi interrompu, nouvelle difficulté sociale ou professionnelle, etc.).

Le gouvernement évoquait, en janvier 2024, plus de 450 000 jeunes en cours de PACEA en France, reflet de la nécessité d’un parcours à la carte, parfois long, parfois court, toujours adapté.

• La motivation est clé : l’accompagnement ne fonctionne vraiment que si la personne s’implique activement. L’initiative du jeune est valorisée à chaque étape.
• Attention à l’absence de suivi : sans contact régulier, le PACEA peut être suspendu voire clôturé. Une absence de nouvelle de plus de 4 mois entraîne souvent la sortie du dispositif (source : DARES - Bilan PACEA 2022).
• Privilégier l’anticipation : il n’est pas nécessaire d’arriver « au bout » de ses solutions perso avant de déposer une demande. Dès qu’un besoin d’appui ou de conseil émerge, prendre rendez-vous à la Mission Locale de son secteur est la bonne démarche.
• Les jeunes scolarisés peuvent aussi bénéficier du PACEA pour préparer leur insertion, notamment en fin de parcours scolaire ou universitaire.
• Les parents isolés ou jeunes actifs précaires : le PACEA peut être un filet de sécurité pour travailler l’autonomie, la recherche de soutien financier ou la remise à niveau des compétences, même en ayant déjà une activité limitée.

Dans les huit départements de l’ex-Midi-Pyrénées, plus de 23 000 jeunes étaient engagés dans un parcours PACEA en 2023 (source : Missions Locales Occitanie). Les femmes représentent 48% des entrants dans la région, avec une surreprésentation des moins de 20 ans en zone rurale.

• Missions Locales : trouvez la structure la plus proche, contactez un conseiller pour un 1er rendez-vous.
• Ministère du Travail – Fiche PACEA : pour aller plus loin sur les textes de référence et les précisions réglementaires.
• Service Public : conditions, documents à fournir, démarches en ligne.
• DARES : études et chiffres sur l’insertion professionnelle des jeunes, bilans d’efficacité du PACEA.

Le PACEA reste, pour la jeunesse de Midi-Pyrénées, un vrai levier pour transformer ses envies en un projet concret. Malgré les préjugés, oser franchir la porte d’une Mission Locale est souvent la première marche pour avancer… en étant enfin bien entouré.